Dès 1897, elle prend publiquement la parole dans des congrès ou dans des revues spécialisées sur le sujet des enfants attardés. Elle se bat pour qu’on ouvre des classes spéciales pour ces enfants ainsi qu’une formation appropriée pour les éducateurs. « Les enfants déficients ne sont pas des hors-la-loi », déclare-t-elle à Turin en 1898, « ils ont des droits, et eux aussi ont droit à tous les bienfaits de l’instruction. Nous devons permettre à ces malheureux de se réintégrer dans la société, de conquérir leur place et leur indépendance dans un monde civilisé, et de retrouver ainsi leur dignité d’être humain. »
La même année, elle devient conseillère de la Ligue Nationale pour la Protection des Enfants Retardés, un organisme national qui venait d’être créé du fait de son action. L’année d’après, elle est nommée co-directrice de l’école d’Orthophrénie, une école pour former des éducateurs spécialisées et c’est dans cette école qu’elle va développer les méthodes et le matériel dont elle se servira plus tard sur des enfants normaux. Elle fait notamment prendre conscience aux enseignants de l’importance de l’observation pour accompagner les progrès de l’enfant : «observer et non juger».
Devant les résultats des élèves (certains réussissent aussi bien que des enfants normaux), la réputation de l’école franchit les frontières de l’Italie et attire les regards des politiques, des chercheurs et des journalistes du monde entier.